CANADA | L’enquêteur correctionnel attire l'attention sur l'automutilation dans les pénitenciers

Le 39e Rapport annuel du Bureau de l’enquêteur correctionnel a été déposé au Parlement aujourd’hui. Dans son rapport, l’enquêteur correctionnel du Canada, M. Howard Sapers, a attiré l’attention sur l’augmentation considérable du nombre et de la prévalence d’incidents graves d’automutilation dans les pénitenciers. « Au cours des cinq dernières années, le nombre d’incidents d’automutilation a presque triplé », a déclaré M. Sapers. Sa préoccupation ne touche pas seulement le nombre, mais également les interventions du Service correctionnel du Canada (SCC) et sa capacité à traiter adéquatement les cas d’automutilation plutôt que de les considérer principalement comme des incidents de sécurité.

Le rapport indique qu’en 2011-2012, le SCC a recensé 912 incidents d’automutilation visant 303 délinquants. Les délinquants autochtones ont représenté 45 % des incidents d’automutilation dans tous les pénitenciers alors que les délinquantes ont compté pour légèrement au dessus d’un quart des incidents d’automutilation survenus en 2011-2012.  Parmi les types d’automutilation, on note les suivants : s’entailler la peau, se cogner la tête à répétition, tenter de s’étrangler, avaler des objets dangereux ainsi que d’autres formes d’automutilation.

Le Bureau soutient que l’automutilation est souvent symptomatique d’un problème de santé mentale sous-jacent ou non traité. Alors que les exigences en matière de sécurité font toujours partie des priorités dans le milieu carcéral, le rapport conclut que les autorités correctionnelles disposent d’options plus sécuritaires et plus thérapeutiques pour traiter les cas d’automutilation les plus graves et les plus complexes. Selon l’enquêteur correctionnel, le SCC ne dispose pas des ressources matérielles et humaines adéquates et spécialisées pour répondre aux besoins des détenus qui s’infligent volontairement des blessures graves de façon chronique. Selon M. Sapers, le fait de reconnaître cet élément et de donner suite aux recommandations formulées pour trouver des solutions de rechange à l’isolement et à l’utilisation de matériel de contrainte, permettra de réduire les traumatismes et l’épuisement professionnel des employés ainsi que de protéger la vie des délinquants.

 

La version complète du communiqué de presse est téléchargeable en PDF.

 

Source: Bureau de l’enquêteur correctionnel

 

 

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