L'ECRI appelle à une action rapide contre les partis politiques qui promeuvent le racisme
Strasbourg, 10.07.2014 – La Commission européenne contre le racisme et l'intolérance du Conseil de l'Europe (ECRI) publie aujourd'hui son rapport annuel, appelant à une action rapide contre les organisations extrémistes qui prônent le racisme, à fin d’éviter une intensification de la violence et des activités criminelles qui s’y rapportent.
L'ECRI a noté dans plusieurs États membres une augmentation du soutien aux partis agressifs nationalistes, et aux partis populistes xénophobes, ainsi que la persistance d’une nostalgie fasciste pour la seconde guerre mondiale.
Le rapport, qui examine les principales tendances en 2013, indique qu’il faut faire davantage pour communiquer une image positive des sociétés plurielles et les bénéfices qui en découlent, et exhorte les pays à adopter des plans d'action nationaux pour lutter contre le racisme et la discrimination.
Dans certains cas, selon le rapport, l’incapacité de la police à s’acquitter de ses obligations dans le plein respect des droits de l’homme et de la prééminence du droit a conduit à renforcer le niveau de la xénophobie. L'ECRI appelle à une action rapide et efficace pour contenir l'agression raciste, mais, en même temps, attire l’attention des autorités et les invite à ne pas nourrir la spirale de la violence.
Bien que l’année 2013 ait de nouveau été marquée par des tragédies en Méditerranée, les politiques d’asile de certains pays sont devenus plus restrictives et des mesures drastiques – y compris l’érection de barrières aux frontières – ont été prises pour empêcher les migrants d’entrer sur leur territoire.
« L'ECRI appelle les gouvernements européens à veiller à ce que toutes les personnes qui se trouvent sur leur territoire puissent avoir accès aux droits de l’homme élémentaires indépendamment de leur statut d’immigration » a déclaré Christian Ahlund, Président de l’ECRI. « Nous les invitons à mettre en place des mécanismes pour que les immigrés en situation irrégulière puissent signaler les abus librement ».
L’ECRI relève que le discours de haine demeure un problème majeur partout en Europe. Elle apportera une attention accrue aux mesures prises par les États membres pour traiter ce phénomène, y compris pour ce qui est des formes d’expression qui devraient être érigées en infraction pénale, mais aussi des discours intolérants et provocateurs qui visent des groupes vulnérables, comme les Roms, les migrants, les Musulmans, et les Juifs.
Les États, membres ou non de l’UE, ont adopté des stratégies nationales d’intégration des Roms. Les efforts doivent maintenant porter sur la mise en œuvre sur la base de plans d’action concrets, dotés des ressources budgétaires suffisantes et avec l’implication des pouvoirs locaux et régionaux.
Le Rapport annuel rappelle que l’ECRI a commencé à examiner le discours de haine et la violence à l’encontre des personnes LGBT et à rendre compte des politiques de lutte contre la discrimination et l’intolérance à l’égard de ces groupes.
Enfin, le Président de l’ECRI a souligné le besoin de prendre des actions contre les abus racistes dans le sport, comme des campagnes mettant en scène certains joueurs célèbres participant à la Coupe du Monde au Brésil.
L’intégralité du rapport est disponible ici
Source: Commission européenne contre le racisme et l'intolérance, Conseil de l'Europe