L’Ombudsman de l’Ontario, André Marin, a instamment demandé aujourd’hui à la province de prendre d’urgence des mesures d’action pour protéger les enfants dans les services de garde non agréés. Sa toute dernière enquête a en effet révélé que l'incompétence systémique du gouvernement expose ces enfants à des risques depuis des années.
Le tout dernier rapport de M. Marin, Garderies mal gardées, est le fruit d’une enquête déclenchée à la suite du décès de la petite Eva Ravikovich, âgée de deux ans, en juillet 2013 dans un service de garde d’enfants en résidence privée à Vaughan – service que M. Marin a qualifié d’« effrontément illégal ». Quelque 29 enfants et 14 chiens ont été présumément trouvés dans des conditions insalubres et dangereuses dans ce lieu. Le ministère de l’Éducation a ensuite découvert qu’il avait reçu cinq plaintes auparavant à propos de ce service de garde d’enfants – mais qu’il avait omis d’y donner suite comme requis.
Eva compte parmi les quatre enfants morts dans la Région du Grand Toronto dans un service de garde non agréé durant une période de sept mois en 2013-2014. Toutefois, l’enquête de l’Ombudsman a révélé un historique de « système dysfonctionnel » qui remontait à de nombreuses années, et dont la gravité s’est accentuée quand la responsabilité des services de garde d’enfants est passée du ministère des Services à l'enfance et à la jeunesse au ministère de l’Éducation en 2012.
La Loi sur les garderies, dont le titre anglais Day Nurseries Act montre combien elle est archaïque, remonte à 1946. Elle n’a fait l’objet d’aucun examen exhaustif depuis 1983, en dépit d’enquêtes du coroner qui ont instamment préconisé des réformes à la suite d’autres décès d’enfants, souligne M. Marin. De plus, la province applique rarement, et sans uniformité, les quelques règles laxistes relatives aux exploitants de services non agréés de garde d’enfants et elle a fait peu pour sensibiliser les parents, les fournisseurs de services de garde et même son propre personnel à leur sujet. Entre-temps, les coûts élevés et les longues listes d’attente pour des places dans des garderies agréées contraignent de plus en plus de familles à se tourner vers le secteur non agréé.
L’intégralité du rapport est disponible ici.
Source: L'Ombudsman de l'Ontario, CANADA