Leurs enfants ont été mis à l’écart dans des groupes distincts des autres élèves et, parfois, affectés dans des établissements scolaires accueillant exclusivement des enfants du personnel soignant.
D’après les informations dont dispose à ce jour le Défenseur des droits, certaines académies et/ou établissements scolaires justifient cette décision comme étant l’application de directives gouvernementales destinées à limiter le « brassage des élèves ». Les décisions ainsi prises sont très mal vécues par les parents d’élèves et les enfants eux-mêmes qui ne peuvent retrouver leur classe, leur enseignant, leurs camarades et se trouvent de fait mis à l’écart de leur environnement scolaire habituel.
Le Défenseur des droits a déjà appelé l’attention du ministre de l’Éducation nationale la semaine dernière sur le caractère hautement préjudiciable du contenu et du ton excessivement anxiogène de certaines consignes adressées par les établissements scolaires aux parents et aux enfants dans le cadre du déconfinement.
Bien que les difficultés rencontrées sur le terrain ne puissent être sous estimées, il apparaît néanmoins que les équipes pédagogiques peinent à organiser sereinement la réouverture des écoles dans les meilleures conditions possibles pour les élèves, et à adopter une attitude positive pour rassurer parents et enfants. Dans ce contexte, les dispositions spécifiques concernant les enfants dont les parents sont soignants vont au-delà du protocole sanitaire prévu par la circulaire du 4 mai 2020 relative à la réouverture des écoles et des établissements scolaires.
Comme l’ont indiqué la Société française de pédiatrie et les différentes Sociétés de spécialités pédiatriques, les difficultés à la réouverture des écoles sont alimentées « par des craintes souvent non basées sur des faits, et aboutissent à des organisations non réalistes, et potentiellement fortement anxiogènes pour les enfants ».
Le Défenseur des droits, qui est également le Défenseur des droits des enfants, est inquiet pour les enfants dont la prise en compte de l’intérêt supérieur commande un discours public apaisant et cohérent à tous les niveaux.
Les enfants du personnel soignant ne doivent pas pâtir des difficultés d’organisation. Ils doivent, comme tous les enfants, pouvoir renouer avec leur milieu scolaire d’origine et retrouver une certaine continuité pédagogique. Cette différence de traitement rapportée dans plusieurs académies, qui stigmatise une catégorie d’enfants, doit cesser : une intervention du ministère de l’Éducation nationale auprès des services départementaux est nécessaire afin de préciser le sens des directives ministérielles et de garantir que la reprise de l’école s’effectue dans une attitude positive de bienveillance envers tous les élèves concernés par la réouverture des écoles.
Source: Le Défenseur des droits, France