L’Association des Médiateurs des Pays Membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (AMP-UEMOA) tenait du 29 juillet au 31 juillet 2019 une conférence internationale à Niamey portant sur le thème « Migration et Médiation Institutionnelle : Quel rôle pour le Médiateur de l’espace UEMOA ? ». C’est le 1er Ministre Chef du Gouvernement, SEM Brigi Rafini qui a présidé la cérémonie d’ouverture.
Réunis à Niamey du 28 juillet au 1er aout 2019, les Médiateurs de l’Espace UEMOA et leurs Collaborateurs ainsi que les Experts des différents pays membres, ont une fois de plus démontré à la communauté internationale leur acquis le plus cher de modèle d’intégration, la Solidarité, comme en témoigne le thème de la conférence « Migration et Médiation Institutionnelle : Quel rôle pour le Médiateur de l’espace UEMOA ? »
En effet, le phénomène de la migration extérieure et ses conséquences économiques et sociales ont rendu plus complexe la crise sécuritaire. De l’avis des Médiateurs, il faut distinguer la migration interne à l’Union de la migration vers l’extérieur du territoire communautaire.
La migration interne est organisée selon les règles du marché commun notamment la libre circulation des personnes et le droit d’établissement.
La migration externe est pour sa part, en réalité, cette catégorie de migration qui pose problème du fait de sa forme irrégulière, de ses incidences sur la complexification de la situation sécuritaire déjà précaire dans certaines zones et des trafics illicites qu’elle engendre. Evidemment l’UEMOA qui vise le développement économique et la compétitivité des économies des Etats ne peut avoir une politique visant à promouvoir une telle migration. Cependant, elle ne peut ignorer les effets et les incidences notamment aux plans social et sécuritaire du phénomène.
La question est de savoir quel est le fait générateur de la migration externe dans ce contexte de libre circulation. En d’autres termes, à partir de quel moment ou de quel acte on peut considérer que la personne est entrain de migrer vers l’extérieur de l’Union. La première difficulté dans la quête de réponses appropriées réside à ce niveau. La seconde question est de savoir quelle est la partie du territoire qui est réputée zone de préparation à la migration ou zone de départ pour la migration. Il s’agit évidemment des frontières extérieures terrestres et maritimes.
Aussi, la pertinence du thème retenu pour la conférence sur la migration et médiation institutionnelle réside dans la diversité des nationalités, la problématique de l’identification des candidats, le complexe de culpabilité, le devoir d’assistance, la préservation de la paix et de la sécurité.
Quant au rôle que doit jouer le Médiateur dans l’espace UEMOA, il s’agira de, garantir la solidarité entre les Etats en matière de migration, veiller à la paix et à la sécurité dans les zones de départ présumé, faciliter l’octroi de titres provisoires auprès des administrations nationales et sur les zones de départ, suivre la réinsertion éventuelle des anciens candidats à la migration et de contribuer à la sécurisation des documents administratifs.
En perspectives l’AMP-UEMOA envisage, en vertu du principe de solidarité, de mettre en œuvre un mécanisme de gestion de la crise migratoire. Dans ce cadre l’AMP devrait jouer un rôle important. Il en est de même en ce qui concerne les conflits communautaires à l’intérieur des pays ou dans les zones transfrontalières.
A cet effet, les résultats de la Conférence de Niamey sont essentiels : le Niger et le Médiateur du Niger ont une mission historique. Le Niger pourrait initier un dossier à soumettre aux organes de l’UEMOA comme le Burkina et le Mali pourrait en faire de même en ce qui concerne les conflits intercommunautaires.
Au terme des trois jours de travaux, les participants, à la conférence internationale des Médiateurs de l’UEMOA, ont fait une déclaration dite « Déclaration de Niamey » et formulé des recommandations.
Source: AMP-UEMOA, Niger