Ce mercredi 11 avril, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, présente son rapport annuel d’activité. Il sera remis au Président de la République ainsi qu’aux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat.
L'éditorial du Défenseur des droits, Jacques Toubon : Ne jamais détourner le regard
« Le présent rapport d’activité, si long soit-il, ne représente pourtant qu’une illustration partielle du travail accompli en 2017 par toutes celles et tous ceux qui, à leur place, ont répondu à la demande multiple de droits et de libertés.
Le Défenseur des droits a reçu de nouvelles missions, son activité continue à augmenter sensiblement, il prend fréquemment position et présente des propositions aux décideurs publics, sa voix se fait entendre de plus en plus fortement.
Le recours au Défenseur des droits, quoique très inférieur à l’ampleur des défaillances et des discriminations, constitue un symptôme évident des maux collectifs dont souffrent des millions de personnes vivant en France, celles qui ont le sentiment que la République, son service public, ses lois, ses droits, ne bénéficient pas également à toutes et à tous.
Le Défenseur des droits a ainsi vocation à protéger, par l’effectivité des droits, celles et ceux que le discours de l’identité, la rétraction de la chose publique et la tension des rapports de domination tendent à « laisser pour compte ».
C’est l’expérience que, souvent, nous avons de la société française. Cependant, si notre réponse comporte quelque efficacité, elle reste ténue et variable.
Combien ne connaissent plus la considération et n’ont plus guère le souci de la dignité égale de tous les individus. Notre pays préfère la distinction à l’intégration, la concurrence à l’inclusion ; la pétition de l’universalité continue d'adorner les estrades publiques mais la réalité des politiques la compromet chaque jour un peu plus.
En s’efforçant de faire respecter, inconditionnellement, à l’égard de toutes et de tous, les droits et les libertés fondamentales, le Défenseur des droits a une ambition élevée qui peut sembler dérisoire en nos temps de tumulte : prêter attention aux conditions humaines, recommander aux responsables, aux décideurs, aux juges, de faire attention, de ne jamais détourner le regard.
Pour moi, le droit est le ciment d’une commune humanité sans cesse à construire. »
Source: Le Défenseur des droits de la République Française