Council of Europe | Restrictive laws prevent families from reuniting

In his press release of 2 February 2011, the Commissioner for Human Rights gives a statement on family reunions which are becoming more and more difficult for immigrants in Europe.

 

Restrictive laws prevent families from reuniting

It is becoming more and more difficult for immigrants in Europe to have their family members join them. Even long-term residents and naturalised citizens are being deprived of this human right as policies in host countries are now becoming more restrictive and selective, says the Council of Europe Commissioner for Human Rights, Thomas Hammarberg, in his latest Human Rights Comment published today.

Applicants have to fulfil unreasonable requirements which create insurmountable obstacles to them to living with their loved ones.

The requirements for family reunification can involve an obligation to prove ties to the host country through difficult integration tests. In several countries the applicant is required to demonstrate that he or she has a safe income and can provide decent accommodation. Moreover, only individuals within the biological nuclear family are considered for reunification – irrespective of other close relationships and dependences.

One example is the Netherlands. To be allowed to join family members there, migrants have to pass a test on Dutch society and language in their country of origin. The ‘integration exam’ is taken at a Dutch embassy or consulate, offices which are not within reach for everyone. For instance, people from Afghanistan cannot attend Dutch language lessons in their country and have to go as far as New Delhi to find a Dutch embassy.

Harsher demands raise concern

The new Dutch government has – in agreement with the Freedom Party – decided to introduce much stricter requirements for family migration “focusing on restricting and reducing the number”. It has also made clear its intention to work in the same spirit for a review of the EU Directive on the right to family reunification.

Parts of the new Dutch policy appear to be inspired by measures previously introduced in Denmark. There the minimum age for spouses who wish to reunite was raised to 24 years of age. In addition, the right to family reunification for children was made available only until the child turns 15, a decision not in line with international standards which define a child as a person below the age of 18.

In Sweden persons without a valid passport are generally prevented from qualifying for family reunification. Stricter formal rules concerning identification have made it impossible for many Somali children to reunite with their parents.

Another problem in several European countries is the slow processing of applications for family migration - even for those who can meet the strict conditions. Even in the most urgent cases the decisions now tend to come with long delays. This appears to be intentional.

We know that for many immigrants the separation from family members is a severe hardship, sometimes even a trauma which affects social and psychological well-being. For the children, who in many cases are waiting in their country of origin, the drawn out separation is certainly difficult - which in turn becomes a burden on the applicant in the host society. Obviously, living in these circumstances makes integration in the new country more complicated.

Family reunion is a right – and leads to better integration

The present trend to put further limits on family unity does not respect agreed human rights standards. The right to respect for family life is guaranteed by international conventions; in particular by the European Convention on Human Rights, the revised European Social Charter, the European Convention on the Legal Status of Migrant Workers as well as the UN Convention on the Rights of the Child.

The Council of Europe Parliamentary Assembly’s Recommendation 1686 (2004) on human mobility and the right to family reunion recommends less strict conditions for migrant applicants in respect to financial guarantees, health insurance and housing and, in particular, to avoid discrimination against women migrants and refugees which could result from the imposition of such measures.

The main message is that immigrants and refugees, who are lawfully residing in a state, should be able to reunite with their family members as soon as possible, without going through laborious procedures. Being denied the human right to be with one’s family makes life more burdensome – and integration much more difficult.

 

Des lois restrictives empêchent le regroupement familial

Strasbourg, 02.02.2011 - En Europe, les immigrés ont de plus en plus de difficultés à faire venir leur famille. Même les résidents de longue durée et les citoyens naturalisés ont aujourd’hui tendance à être privés de ce droit car les politiques des pays d’accueil deviennent plus restrictives et plus sélectives, a déclaré le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Thomas Hammarberg, dans son dernier article du Carnet des droits de l’homme publié aujourd’hui.

Les demandeurs doivent remplir des conditions excessives qui créent des obstacles insurmontables et les empêchent de vivre avec leurs proches.

Le regroupement familial peut être subordonné à l’obligation de prouver l’existence de liens avec le pays d’accueil lors de tests d’intégration difficiles. Dans plusieurs pays, le demandeur doit attester qu’il dispose d’un revenu sûr et pourra fournir un hébergement satisfaisant. De plus, seules les personnes faisant partie de la famille nucléaire biologique peuvent prétendre au regroupement – pas les autres parents proches ni les personnes à charge.

Prenons l’exemple des Pays-Bas. Pour être autorisés à rejoindre les membres de leur famille qui se trouvent dans ce pays, les migrants doivent passer un test sur la société et la langue néerlandaises dans leur pays d’origine. Cet « examen d’intégration » se déroule à l’ambassade ou au consulat des Pays-Bas, où il peut être difficile de se rendre. Les Afghans, par exemple, ne peuvent pas suivre de cours de néerlandais dans leur pays et doivent aller jusqu’à New Delhi pour trouver une ambassade des Pays-Bas.

Un durcissement préoccupant des exigences

Le nouveau gouvernement des Pays-Bas a décidé – en accord avec le Parti pour la liberté – de durcir nettement les conditions des migrations familiales « afin de limiter et réduire leur nombre ». Il a également indiqué clairement son intention d’œuvrer dans le même état d’esprit pour un réexamen de la directive de l’Union européenne sur le droit au regroupement familial.

La nouvelle politique néerlandaise semble s’inspirer en partie de mesures déjà mises en place au Danemark. Dans ce pays, l’âge minimum que doivent avoir les conjoints pour bénéficier du regroupement familial a été relevé à 24 ans. Par ailleurs, un migrant ne peut faire venir ses enfants que s’ils ont moins de 15 ans. Cette mesure est contraire aux normes internationales, qui définissent l’enfant comme une personne de moins de 18 ans.

En Suède, les personnes n’ayant pas de passeport en cours de validité ne peuvent généralement prétendre au regroupement familial. Le durcissement des règles formelles en matière d’identification empêchent de nombreux enfants somaliens de rejoindre leurs parents.

Un autre problème se pose dans plusieurs pays européens, même pour ceux qui satisfont aux conditions draconiennes : la lenteur du traitement des demandes de migration pour raison familiale. Les décisions tendent à être rendues au terme d’un long délai, même dans les cas les plus urgents, et cela ne semble pas dû au hasard.

Pour de nombreux immigrés, on le sait, la séparation familiale est une dure épreuve, voire un traumatisme qui nuit au bien-être social et psychologique. Pour les enfants, restés le plus souvent dans le pays d’origine, cette séparation prolongée est à n’en pas douter difficile à vivre – ce qui se répercute sur le demandeur dans la société d’accueil. Il est évident que de telles conditions de vie ne facilitent pas l’intégration dans le nouveau pays.

Le regroupement familial est un droit, et permet une meilleure intégration

La tendance actuelle à ériger de nouvelles barrières à l’unité familiale est contraire aux normes des droits de l’homme. Le droit au respect de la vie familiale est garanti par les conventions internationales, en particulier la Convention européenne des droits de l’homme, la Charte sociale européenne révisée, la Convention européenne relative au statut juridique du travailleur migrant et la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant.

La Recommandation 1686 (2004) de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe sur la mobilité humaine et le droit au regroupement familial préconise d’imposer des conditions moins rigides aux demandeurs en ce qui concerne les garanties financières, l’assurance-maladie et le logement, et notamment d’éviter toute discrimination à l’encontre des femmes migrantes et réfugiées, qui pourrait résulter de l’application de ces conditions.

Les migrants et les réfugiés résidant légalement dans un Etat devraient pouvoir faire venir leur famille dès que possible, sans avoir à se soumettre à des procédures laborieuses. Priver un individu du droit de vivre avec les siens ne fait que rendre sa vie plus pénible – et son intégration encore plus difficile.

Source: Council of Europe

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